Marché et marketing du vin importé en Chine – Les réseaux de distribution

Alexia-Michel-www.wine-in-china.com-3.pngPhoto : Alexia Michel 

On continue la découverte du marché du vin en Chine, après les chiffres du marché, voici les réseaux de distribution.

Il existe en gros 4 réseaux de distribution : les grossistes, l’hôtellerie – restauration (CHR ou On-Trade), la grande distribution (GMS ou Off-trade) et les ventes directes (privées ou entreprises)

le_vin_importe_en_chine.pngPhoto : Alexia Michel

Les réseaux de distribution

Les grossistes

C’est certainement le plus gros marché à l’heure actuelle, avec environ 75% des vins distribués. C’est ce qu’on appelle le marché invisible car il est très difficile d’en cerner les acteurs, et encore plus difficile d’en cerner les clients. Ce sont des entreprises chinoises dont l’activité principale n’est pas le vin, mais qui surfent sur la popularité du vin importé pour s’y attaquer. Quelques noms de géants : C&D (basé à Xiamen, possède entre autre Xiamen Airlines, des entreprises de BTP…), Nanpu (basé à Shanghai, et qui importe Carlo Rossi, 800 containers par an)… ou encore quelques entreprises de Shenzhen. 

D’une manière générale, ces grossistes vendent chers (parfois très) des vins qu’ils ont acheté vraiment bon marchés.. C’est ainsi que de nombreux vins de table se retrouvent dans les officines des petits épiciers de province à des prix exorbitants (300 RMB la bouteille quand un VDT coûte chez Carrefour moins de 20 RMB) tant les intermédiaires sont nombreux. Une entreprise A importe, revend à une entreprise B avec une marge de 70% qui elle-même va revendre à une entreprise C avec le même coefficient.. et ainsi de suite.

On note également que ce sont souvent ces grossistes qui investissent massivement dans les GCC (Grands Crus Classés) sans rien n’y connaître, comme on achèterait un appartement pour le revendre 5 ans plus tard. C’est un achat spéculatif, dont les limites commencent à pointer le bout de leur nez car le prix de ces vins chers est en train de se casser littéralement la figure sur la place de Bordeaux. (pour le fonctionnement de la Place de Bordeaux, voir ce lien).

Les clients de ces grossistes sont très souvent des entreprises ou du « guangxi », peu ou prou obligés d’acheter ces vins à prix élevés pour continuer à faire des affaires avec ladite entreprise. 

Ce réseau de distribution est idéal pour faire du volume sur des petits prix, absolument pas pour faire de l’image de marque sur des produits qualitatifs, ceux qui ont essayé s’en sont mordus les doigts. La vraie réussite dans ce domaine touche principalement 3 marques cependant :

  • Carlo Rossi, qui appartient à Gallo (premier producteur de vin au monde), basé en Californie, importé par Nanpu Shanghai et distribué par plus de 200 grossistes (prix moyen de vente très bas, c’est du vin de table californien). Succès à relativiser en Off Trade (= GMS = Grandes et Moyennes Surfaces) où, si la marque est présente, elle vend très peu.
  • Jacobs’ Creek, Australien, appartenant au groupe Pernod Ricard, qui assure le marketing et la distribution de ce vin que l’on retrouve dans tous les restaurants de province. En fait, si la marque est présente avec de beaux facings en rayon GMS, ses volumes de ventes y sont très faibles. Le principal se faisant dans ces villes de niveau 2,3 et 4, car Pernod vend ses spiritueux et place également ses vins, dont les concurrents n’existent pas vraiment (dans la suite de l’article, sur le on-trade, vous comprendrez le mode d’action des distributeurs en CHR) car les gros opérateurs dans le CHR sont dans les villes principales
  • Castel Frères a fait le choix exclusif de vendre via les grossistes. Si parfois on trouve des vins Castel dans les enseignes internationales ou nationales de la GD (=Grande Distribution) c’est le fait du grossiste local qui a des réseaux. Le problème de Castel aujourd’hui est qu’il est copié un peu partout en Chine, avec des faussaires qui reproduisent ses étiquettes et une entreprise qui a même déposé le nom Castel avant Castel Frères ! Castel est certainement le plus gros vendeurs de vin en Chine.
D’une manière générale, ces trois marques s’en sortent bien dans le réseau grossistes, avec plusieurs points communs : 
  1. Une présence en Chine très ancienne
  2. Une puissance financière énorme
  3. Une équipe sur place pour assister les grossistes, faire de la publicité…
  4. Une présence GMS faible, ou si elle existe, sans ventes incroyables.

Le CHR (Cafés Hôtels Restaurants)

Appelé également en anglais le On Trade (car le lieu de consommation se fait « on site », ie. sur le lieu d’achat du vin).
Dominé par des entreprises américaines, le marché de la restauration est sans doute en terme de volumes et de valeur derrière les grossistes, et même  loin derrière. Il représenterait environ 15% du marché total des vins importés.
Dans le on-trade, on fait souvent le distingo entre hôtels 5*, restaurants gastronomiques (et souvent astronomiques), les clubs et boîtes haut de gamme, et le reste (les petits restaurants, les petits bars… les restaurants chinois..).
Le problème des grands hôtels, est qu’ils ont une liste de vins imposée au niveau mondial par les groupes auxquels ils appartiennent (Accor, Starwoods..), une imposée au niveau du pays, laissant aux F&B (Food and Beverage director / manager) une marge de manœuvre très limitée. Difficile donc d’y vendre votre vin. 
Pas tant que cela en réalité car nous sommes en Chine, et les accords mondiaux, on s’en tape l’oeil !
En effet, les hôtels ont souvent deux cartes des vins, l’une « officielle » et l’autre officieuse, qui leur permet de mettre les vins des copains.
L’inconvénient des hôtels, c’est que pour leur image de marque, ils sont obligés d’avoir de nombreuses et belles références, mais qui ne sont pas forcément consommées par leurs clients, rendant le stockage des vins à désirer…
Les grands restaurant ont une marge de décision plus importante, et leur liste de vins, moins large, permet une meilleure rotation des vins.
Quant aux petits restaurants, bars à vins, boîtes de nuit, restaurants chinois.. il y en a tellement que n’importe quel gugusse qui importe ses 2 containers par an d’appellations totalement inconnues mais qui sont, si je vous le jure, les meilleurs vins du monde, peut se prendre pour le plus grand vendeur de vin en Chine en référençant ses vins dans quelques établissements dont il connaît le patron et avec qui il finit 3 soir par semaine sous le bar, en ayant été lui-même le meilleur client de ses vins….
En terme d’image, le stockage n’étant pas toujours top, les prix eux étant toujours au top de la cherté, l’hôtellerie ne joue pas forcément la même image qu’en France quant à la valorisation d’une marque. Car tout le monde connaît l’importance des guangxi, en revanche, peu connaissent les vins qu’on leur présentent sur la table à des prix déments.
Si je suis assez sceptique sur le on-trade, c’est que j’y vends aussi mes vins (peu ou prou forcés par mes fournisseurs qui pensent trouver dans les hôtels 5* chinois le sésame de la notoriété pour leur marque) et que j’y côtoie nombre de personnes, notamment des jeunes Laowai (Français pour la plupart, quand on est Français à Shanghai, on est forcément dans le vin..) qui ne connaissent du vin que ce que leurs parents (souvent propriétaires de vignes) leur ont transmis et qui parlent (plus qu’ils ne vendent) à des hôteliers ne s’y connaissant pas tellement plus, mais refaire le monde du vin autour d’une bouteille très chère, ne s’adresser qu’à une élite (peu de Chinois peuvent se permettre de dîner ou de consommer du vin dans de tels établissements) au coeur de la perle d’Asie, de la Paris d’Orient, c’est tellement grisant.. !!
Bref, c’est un marché dominé je vous le disais par des entreprises américaines, d’où une présence forte des vins du nouveau monde (mais si, ces vins que l’on ne connaît pas en France, vous avez dit vin ? mon Dieu ! sacrilège, ce ne sont pas des vins, ils n’ont pas de terroir !! ce sont juste des jus de raisin mélangés à des copeaux de bois et aromatisés..). Cependant, on voit apparaître depuis quelques années des entreprises françaises proposant de plus en plus de vins français (de toute façon les chiffres l’ont montré, le marché du vin importé en Chine est un marché de vin français)… Soyons justes et donnons, comme nous l’avons fait pour les grossistes, quelques noms d’entreprises importantes sur ce marché.
  • ASC, créée il  y a plus de 15 ans par un américain importateur de Jeep en Chine, aujourd’hui détenu par le géant japonais Suntory, est leader en Chine sur les vins importés, notamment sur le CHR, avec des marques comme Santa Rita (Chili), Penfolds et Wolfblass (Australie), Domaine du Baron de Rotschild (DBR)…
  • EMW (East Meets West), créé par 2 Français diplômés de Sup de Co Reims (Groupe Reims Management School) et une Chinoise, est la petite entreprise montante, dépassant en terme de vins visibles sur le marché l’autre américaine Summergate. (Je ne saurais présager ici ni des rentabilités, ni des CA, ni des volumes de chacune des entreprises citées.)
  • Summergate: Entreprise américaine qui fut importante, mais qui au fil des années perd nombre de ses marques (Lanson, Georges Duboeuf, DBR…)
  • Torres, filiale du géant espagnol, spécialisée sur le on-trade
Quelques endroits célèbres pour leur carte de vins :
  • House of Roosevelt (sur le Bund à Shanghai) : Plus de 4 000 références, 30 000 bouteilles, 9 étages dans un immeuble du début du siècle, impressionnant
  • Napa, derrière le Marriot Place du Peuple, créé par un Suisse de l’école hôtelière, élu meilleure carte des vins par le Wine Spectator
  • Mrs & Mr Bund, restaurant gastronomique situé au 18 du Bund, propose tous les soirs après 22h30 une bouteille offerte pour une bouteille achetée

La Grande Distribution et le off trade d’une manière générale

Peu valorisée en France, elle l’est au contraire énormément en Chine. Deux raisons principales à cela : Les prix les plus bas du marché, et l’authenticité des produits. Comprenez : ce ne sont pas des faux ! Dans un pays où 90% des Chateau Lafite sont réputés faux, les clients qui en ont les moyens cherchent avant tout à acheter du vrai (il en va de même pour les produits LV par exemple..)
Ce marché, qui n’en est qu’à ses débuts, ne représente environ que 5% du marché total en Chine, mais c’est celui qui croît le plus vite. Chacune des enseignes présentent ouvrant chaque mois une vingtaine de nouveaux magasins…
On distingue plusieurs canaux, dont l’approche de vente n’est pas la même.

Super et hyper marchés

Les Chaînes internationales (par ordre d’importance dans la vente de vins importés en terme de CA et de volume)
  • Carrefour. Avec bientôt 220 magasins, c’est l’enseigne leader en Chine sur le vin. La première qui ait investit et développé le vin importé. La première à avoir créé des foires aux vins avec dégustations gratuites. Tous ses concurrents prennent Carrefour en modèle.
  • Auchan. De gros magasins, qui mettent la priorité sur le vin depuis 2 ans, avec une sélection de vins importés en direct très bon marchés.
  • Sam’s. Cash and Carry de Wal Mart, avec seulement 7 magasins en Chine, l’enseigne a su jouer de l’attrait des vins importés pour développer un rayon important
  • Wal Mart. A la traîne car chaque région est libre de choisir ses fournisseurs, créant de nombreuses aberrations dans les produits proposés
  • Metro. La seule chaîne qui importe 99% de ses vins en direct. La seule aussi qui voit ses ventes stagner. Pour les professionnels uniquement (en théorie)
  • Tesco
Bref, vous l’avez compris, tous les grands de ce monde sont présents, certains avec plus ou moins de succès.
Les chaînes régionales se déchirent elles aussi pour ce marché des vins importés.
  • RT Mart. Enseigne taïwanaise, assez proche d’Auchan puisque les deux entreprises en Chine appartiennent à une holding commune cotée à la bourse de Hong Kong, holding appartenant à Auchan France et RT Mart Taïwan
  • Lotus. Thaïlandais
  • Ito Yokado. Japonais
Les acteurs locaux, souvent très gros, se mettent depuis récemment dans le vin importé.
Ainsi en va-t-il d’enseignes telles que Xin Hua Du, Yong Hui, Bubu Gao, City Shop, Hualian, Market Place, Century Mart, Jinkelong, Jenny Lou’s….. noms que vous n’avez jamais entendus mais qui grossissent vite, très vite.

Convenient Stores

Les convenient stores, ce sont ces épiceries à la « Petit Casino » en France, mais en bien plus petit, c’est un peu l’épicier du coin, ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Ils proposent de tout, dont du vin importé (peu de références, environ 15 quand Carrefour ou Auchan en proposent 1600 !!) Citons par exemple Family Mart, C-Store, Lawson, Keddi, Buddies, 7-eleven.
Ces enseignes sont surtout présentes à Shanghai et dans le Guangdong. Pékin n’en est pas fan..

Les Department Store

Type Galeries Lafayettes. Ce sont des endroits privilégiés des riches Chinois, il y en a dans toutes les villes de Chine, même les petites reculées (petite en Chine, c’est 3-5 million d’habitants tout de même…) Le plus gros groupe, BaBaiBan, est présent presque partout et sous toutes formes (Hualian en supermarchés, Market Place en style Monoprix….). Ce sont des endroits où vous trouverez des bouteilles de XO à plus de 15 000€, donc également de très grands vins. Les clients qui s’y rendent n’ont pas de temps à perdre, et il n’est pas rare de les voir débourser en moins de 10 plusieurs millions de RMB (oui, je dis bien million, j’en ai vu souvent..)
Notons aussi des entreprises japonaises dans ce domaine, comme Isetan, présentes par exemple à Chengdu..
Plusieurs points à noter sur le off trade.
  • Une marque ne devient telle que si elle présente partout en Chine. Cela vaut particulièrement pour le vin, où une référence deviendra vraiment connue quand le client la retrouvera dans toutes les enseignes qu’il fréquente. Enfin ! Un vin qui se vend partout, c’est que le rapport qualité / prix est forcément bon ! De plus, il ne peut être faux !
  • J’avoue de manière un peu prétentieuse, que l’on ne peut connaître le marché du vin importé en Chine sans passer par la GD. En effet, face à ceux qui ne vendent qu’aux F&B, ou parfois à une élite qui consomme dans ces hôtels, je fais partie de ces rares personnes à faire environ un week-end sur deux des animations en GD. (mon Dieu, après mon diplôme d’Ecole de Commerce, se retrouver en rayon d’un super marché faire goûter du vin aux beaufs chinois tous les week-end de 8h du matin à 22h le soir, quelle horreur !) Dans toute la Chine (Shenyang, Harbin, Qingdao, Dalian, Beijing, Chengdu, Jiaoxing, Haikou, Shenzhen, Dongguan,Guangzhou, Suzhou, Shanghai,…)
  • Le marché de la GD est contrôlé par un nombre très restreint d’entreprises (voir ci-dessous) car c’est un marché difficile, où les investissements humains et financiers sont nombreux et élevés.
  • Ce n’est qu’en passant par la dégustation, la formation des masses (oulala, aurais-je un discours socialiste ?) que l’on fera progresser le vin importé en Chine, sans prendre les consommateurs pour des idiots. En GD le prix du vin est un prix bas (eu égard aux nombreux taxes et coûts existant en amont) et le choix très grand.
  • Le business modèle de la GD passe par les Cu Xiao Yuan (= les promotrices), mais si vous savez, ces jeunes filles (euhh pas toutes) qui vous suivent dans les rayons pour vous vendre tel ou tel vin… exclusivement. Formées, elles sont très compétentes et les entretiennent avec leurs clients de vraies relations de conseillères.
Quelques entreprises (elles sont en fin de compte peu nombreuses) sur ce marché
  • French Wine Paradox. Créée en 1999 par un breton, c’est la seule entreprise familiale de cette taille. Elle représente une anomalie face à ses concurrents, dont la puissance financière est plus importante de 20 à 40 fois ! Leader incontesté de la Grande distribution, dans toutes les chaines internationales, régionales et locales de super et d’hyper marchés. En train de le devenir dans les cash and carry et les department store… Faible dans les convenient store. (marques distribuées : Yellow Tail, Lanson, Georges Duboeuf, French Paradox, Montagur, Villa Paladiana, El Toro, Obikwa, Las Moras..)
  • ASC. Leader en Chine, ASC est challenger en GD, loin derrière le leader FWP. Appartient à Suntory, énorme groupe japonais.
  • Mercuris. Appartient à un très gros groupe chinois. C’est Papa qui a créé cette entreprise pour son fils. Lancée dans la GD il y a 5 ans, elle a plus ou moins remplacé DT Asia (groupe Ballande) qui a jeté l’éponge en septembre dernier pour toutes ses activités en Chine.
  • Torres, Jebsen, Jointek, Summergate, autant d’entreprises que l’on retrouve parfois dans certaines enseignes (de moins en moins car elles se font délister au fur et à mesure)

Les boutiques de vin

Alors là, c’est un peu le mystère, je vous l’avoue. Il y a bien eu un essai d’Aussino (très fort dans le Guangdong) qui a ouvert de nombreuses franchises en Chine (mais quittée par ses franchisés rapidement faute de stock suffisant). Il y a bien des tas de boutiques de vin un peu partout en Chine, mais cela est-il rentable ?
J’en doute réellement. Elle ont souvent des prix élevés, sur des vins inconnus, avec un stockage douteux… Sans doute est-ce une vitrine pour des grossistes, une question d’image, une façon de recevoir ses clients, faire des formations…
Toujours est-il que si les boutiques fonctionnent dans les villes de province, je pense que 90% d’entre elles ne sont pas rentables.. Dans un pays de GD comme la Chine, où le faux est omniprésent, le doute m’habite.
Voilà, c’en est fini de cette partie, vous pouvez :

11 réflexions au sujet de « Marché et marketing du vin importé en Chine – Les réseaux de distribution »

  1. un article intéressant sur la spéculation des vins de Bordeaux en Chine

    Wine Spectattor

    Has Bordeaux’s Bubble Burst?

    
    

    Prices for top wines are slipping as Chinese customers have second thoughts

    
    

    Suzanne Mustacich

    Posted: January 18, 2012

    
    

    10

    
    

    Prices of Bordeaux’s top growths have plummeted during the past six months. A variety of factors are at play, but a major one appears to be changing conditions in China. Is Bordeaux facing a leveling off? Or a bursting bubble?

    
    

    The Wine Spectator Auction Index showed a 2.28 percent drop in the last quarter of 2011, in large part because classified Bordeaux performed below average: 1982 Bordeaux slipped 7.2 percent and 2000 Bordeaux slid 9.7 percent. Similarly, the Liv-ex Fine Wine 100 Index, which tracks prices of 100 top wines, 95 percent of which are Bordeaux, fell 15 percent in 2011, with a 21 percent slide since this past July when demand for first-growths began to soften.

    
    

    Three recent wine auctions in Hong Kong—held by Sotheby’s, Acker Merrill & Condit and Zachys during the first two weeks of the year—brought in $18.71 million. The same three events brought in $34.59 million in January 2011. Burgundy was a big seller this year, while several top Bordeaux lots sold below estimate.

    
    

    According to members of the wine trade, several factors are behind the slide. “Prices have fallen because of economic uncertainty, the very high level of stocks in the négoce, the cash crisis in which most négociants find themselves at the moment, and the fact that China is not buying at silly prices any longer,” said a manager at a leading négociant.

    
    

    Investors across the globe are worried about a deep recession in Europe. “Demand and prices have definitely dropped off since July,” said Simon Staples, sales director at Berry Bros & Rudd. “A load of people are trying to get out of their wine, so they are selling, so more wine is on the market.”

    
    

    There is also trepidation about a slowdown in China’s economic growth and, more ominously, a Chinese real-estate bubble. Many Chinese wine distributor-importers and investors have significant real-estate investments. “Fear of the property bubble is making people anxious,” said Don St. Pierre, CEO of ASC Fine Wines, an importer and distributor with 24 offices spread across China. « There is also panic among the speculators who have been holding these wines. They are selling, so that’s bringing down prices. »

    
    

    One example: Prices of Lafite Rothschild 2008 and Mouton-Rothschild 2008, both given special labels to attract Chinese wine consumers, dropped 43 percent in 2011. Even the spectacular 2009 vintage is taking a hit. The 2009 Lafite, Haut-Brion and Mouton dropped 27 percent, 17 percent and 16 percent, respectively, in the last six months of 2011, according to Liv-ex.

    
    

    Chinese wine investors and businesses have seen their credit lines dry up. Since mid-2011, the Chinese government has forced banks to restrict lending and hold higher reserves, part of an effort to give China a ‘soft landing’ in the global economic slowdown. That tightening of credit affects the cash supply in Hong Kong. “Quite a lot of money was transferred from Hong Kong back to China to repay the loans to banks,” explained George Tong, vice president of Wong Hau Plastic Works, his family’s toy business, and a passionate wine collector.

    
    

    Hong Kong is also coping with a surprising development. “In China, there has not been a perceptible decline in the price we can sell the wine,” said St. Pierre. “But in Hong Kong prices have definitely gone down. The reason is that there has been a crackdown on cross-border smuggling over the last few months.”

    
    

    The Hong Kong and Macau borders with the Mainland are notoriously porous, and until recently brokers routinely smuggled two or three bottles of classified growths across with powdered baby formula in pedestrian shopping bags. They did this to avoid the 48 percent duty imposed on wine imported to the Mainland. Brokers could buy a bottle of wine at $350 and resell it for $520. But now that they must pay duties, they can’t afford to buy the wine at $350. Without pressure from this black-market speculation pushing up prices, the market is correcting itself.

    
    

    Another correction concerns the 2010 Bordeaux futures. The Chinese bought big last year, most for the first time, eager to be part of the glamour of en primeurs. They bought at record-high prices. Those prices dropped within days, if not minutes, after the release of futures from the châteaus to négociants.

    
    

    When it came time for the first payment last fall, a spate of cancelled orders from Chinese customers left négociants stunned, and bankrolling the orders themselves. Many are cash-strapped and scrambling to move stock.

    
    

    Despite the troubled market, there is good news for some Bordeaux producers. Prices of classified-growths like Châteaus Montrose and Lynch Bages, which were not subject to widespread speculation, have held steady, and some, like Château Cantemerle, have gained value. “Chinese buyers are becoming more aware of other Bordeaux wines. They are buying second-, third-, fourth- and fifth-growths,” said Tong. “There are a lot of high-quality wines in these categories and their prices are much more reasonable than the first-growths.”

    
    

    And there is positive news for Bordeaux’s more humble winegrowers. The volume of basic Bordeaux exported to China has grown over 100 percent every month of the past year, according to Xavier Coumau, president of the Broker’s Union. And prices are inching up a few cents a bottle.

    
    

    In fact, wine buyers in China and Europe are beginning to sound more like American consumers—searching for good values from Bordeaux.

  2. Meilleure serie d’articles de l’annee tous blogs confondus. Tres complet, tres interessant, meme pour ceux qui, a la base, n’y connaissent pas grand chose.
    C’est decide, je me lance aussi dans le vin (je plaisante) 😉

  3. En tant que amateur du vin chinois en France, je suis contente de voir qu’un français connaît si bien le marché et l’esprit chinois. BRAVO!

  4. En tant que amateur du vin chinois en France, je suis contente de voir qu’un français connaît si bien le marché et l’esprit chinois. BRAVO!

  5. J’ai trouvé l’article super intéressant mais une partie m’a fait bondir :
    « La Grande Distribution Peu valorisée en France, elle l’est au contraire énormément en Chine. Deux raisons principales à cela : Les prix les plus bas du marché, et l’authenticité des produits. Comprenez : ce ne sont pas des faux ! »
    Je bosse à HK pour une boîte d’étude de marché du vin & spiritueux, nous avons une étude sur la contrefaçon sur une vingtaine de grandes villes.
    La semaine dernière, nous avons visité 50 boutiques à Guangzhou, tous types confondus, donc également de la GD.
    Mais c’est une pure FARCE ! C’est limite là où nous avons trouvé le plus de fausses bouteilles sur le marché : des Chateau LAFTFTFEL, Lafei Manor, Chateau ICALAFEIR, en veux-tu en voilà.
    A mon grand étonnement, même Carrefour en faisait partie, ainsi que WalMart, TrustMart, etc…
    Dommage, je ne peux pas attacher de photos pour preuves, mais sachez que l’on voit vraiment des bouteilles aberrantes !
    Etant donné que vous travaillez dans le vin, savez-vous qui s’occupe de faire les sélections pour ces grandes boîtes ? Je me doute qu’ils n’ont pas de sommeliers, mais un chef de secteur devrait faire l’affaire, non ?

  6. @ Madina : Envoie moi stp les magasins où tu as vu ces faux, car je suis assez surpris, sans doute des magasins sans promotrices, en tout cas pour Carrefour où l’assortiment est décidé au niveau national.
    Pour les autres, oui, les chefs de rayons sont souvent assez corrompus et reçoivent pas mal d’argent pour mettre n’importe quoi
    c’est bien pour cela que Carrefour reste le leader sur le vin en Chine avec Sam’s (C&C de Walmart) car les contrôles sont plus fréquents en interne

  7. @Charles : Je t’assure, promotrices ou non, c’est le même bordel pour tous 😀
    Je ne connais pas les adresses car elles étaient toutes en Chinois vu que c’est mon coéquipier qui les montrait aux chauffeurs de taxi.
    Quand je rédigerai nos rapports, je penserais à te regarder les adresses sur Google Maps, promis !
    Et pourtant, ce qui est fou, c’est que je ne connais pas grand chose en vin, mais ces contrefaçons sont visibles même à 3 rayons d’écart !
    Le plus beau c’est quand même les « Gout d’Or », « Produc of France », « Cabernet Sovignon » haha, je me suis bien marrée mine de rien, et c’était pas forcément dans des tous petis shops qui vendent de l’alcool et du tabac.

  8. Bonjour Charles,

    Je viens de lire tes articles et ils m’ont vraiment intéressé. Super, car il est toujours difficile d’avoir un regard sûre car on entend beaucoup de choses qui se contredisent et beaucoup de points de vue différents.

    Je suis un de ces Laowai qui réalise un stage de vin d’étude chez une (très) petite entreprise chinoise spécialisée dans l’importation de vins français. Je valide mon diplôme en commerce international des vins à l’université d’Avignon. Et on m’a en effet donner la tâche de « développer les ventes dans les hôtels de luxe »….

    Je suis en train de réaliser un mémoire sur la distribution du vin en Chine et spécialement sur le réseaux CHR. Et dans ce sens j’aurai quelques questions, auxquelles, j’espère, tu auras le temps de répondre.

    1. Quand tu dis que les clients des grossistes sont des entreprises. S’agit il de tout type d’entreprise? De CE (je sais pas si ça existe en Chine)? Et dans quel but achètent elles du vin? Cadeaux aux clients et fournisseurs,..?

    2 Mon entreprise souhaite développer ses ventes avec des grands hôtels, ou groupes hôteliers. Dans ce cas, mon entreprise doit être à même d’importer les quantités suffisante pour approvisionner tous les hôtels, au niveau national. S’agit il alors d’approvisionner une « centrale d’achat » ou » une plate forme de distribution nationale » et ensuite le groupe hôtelier se charge se disperser les vins aux quatre coins de la Chine, ou alors l’approvisionnement de chaque hôtel incombera t il à mon entreprise? Auquel cas, comment une TPE peut elle s’organiser logistiquement? Ouverture de bureaux? passer par des intermédiaires? Quels intermédiaires?

    3. Sais tu comment sont sélectionner les vins par les F&B manager des hôtels. Hormis le copinage et les dessous de table, quels sont en général les process de ces services, les citères et méthodes d’achats.

    Bref, j’aurai encore des milliers de questions, car c’est un domaine qui me passionne, faisant mes études dans le vin et habitant en Chine.

    Je te remercie pour tes réponses qui me seront précieuse dans la rédaction de mon mémoire. J’aurai plaisir à t’en communiquer une copie si tu le souhaites.

    Cordialement
    César LE MONNIER

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