Archives mensuelles : octobre 2008

Une jeunesse chinoise (Yihe Yuan), de Lou Ye

Dans la série, je passe mon temps à regarder des DVD d’auteurs Chinois, je voudrais Summer Palace (Une jeunesse chinoise) de Lou Ye. Présenté au Festival de Cannes en 2006, censuré en Chine et son réalisateur interdit de tournage pour 5 ans, ce film raconte la vie amoureuse de deux étudiants pendant les années 1988-89.

Voici le synopsis du film

Deux jeunes amoureux vivent une relation d’amour-haine, complexe et érotique, dans un pays soumis aux troubles et à l’instabilité politiques. La belle Yu Hong quitte son village, sa famille et son fiancé pour étudier à Pékin. Elle y découvre un monde d’intenses expériences sexuelles et affectives et tombe follement amoureuse d’un autre étudiant, Zhou Wei. Leur rapport tourne au jeu dangereux alors qu’autour d’eux, les étudiants commencent à manifester, exigeant la démocratie et la liberté.

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La Promesse de Shanghai, par Stéphane Fière

Vous l’avez déjà sans doute lu, mais je tiens à en parler malgré tout.

J’avais commencé par son deuxième roman (qui n’est pas la suite du premier) Caprices de Chine , que j’avais reçu comme cadeau de Noël par mes parents. Bouquin qui n’est ni un essai, ni une étude, rien qu’un roman, une suite d’histoires, mais tellement bien senties, remplies d’anecdotes, de termes et d’expressions chinoises qu’on ne peut, une fois commencé, s’arrêter de le dévorer. Mais j’en parlerai plus tard.

Cette fois, dans, le train qui me ramenait de Shanghai à Pékin hier, je l’ai lu d’une traite, sans m’arrêter, même debout dans le couloir en fumant ma cigarette Zhong Nan Hai (中南海), tellement c’est fort et puissant.

L’auteur, Stéphane Fière (je ferai un article sur lui prochainement), se met à la place d’un mingong (un paysan ouvrier migrant), et raconte comment il atterri à Shanghai, un froid matin d’hiver, avec son père, pour devenir esclave sur l’un des chantiers multiple de Shangai.

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Blind Mountain, de Li Yang

Après Vivre!, voici un nouveau film que je vous recommande, Blind Mountain (盲山), de Li Yang, qui réalise ici son premier film.

Un drame poignant inspiré d’histoires vraies, celles de centaines de milliers de femmes kidnappées, et vendues comme esclaves sexuelles et comme « mères porteuses » dans la Chine d’aujourd’hui.

Bai Xuenei, jeune étudiante du Sud de la Chine, tout juste diplômée de l’université, se fait avoir par l’un de ses « marchands ». Elle est vendue (pour 700€) à une famille de paysans du Nord de la Chine pour devenir l’épouse d’un villageois. Violée, frappée, elle mène la vie d’une esclave sexuelle, sans espoir de pouvoir quitter ce village entouré de montagnes. L’apathie et l’égoïsme des villageois l’empêchent de trouver en quiconque la moindre aide pour l’aider à s’échapper.

Outre l’aspect instructif sur les paysages, l’architecture et la façon de vivre dans les campagnes de Chine du Nord, ce film est l’un des plus intéressants à mon avis sur la Chine contemporaine.

Réalisé en 2007, il a obtenu le prix « un certain regard » du Festival de Cannes » et nous montre l’organisation d’un village perdu, obligé d’acheter des femmes, tant le déficit féminin est immense (conséquences de la politique de l’enfant unique, dans les villages, les filles sont souvent jetées et tuées à leur naissance, les garçons étant plus utiles dans un foyer). On y découvre pèle mêle le rôle du chef du Village, typiquement le patriarche atterri là par ses relations, ne faisant rien de ses journées que de décider de la vie de chacun au village, les relations au sein de la famille, l’importance pour la grand mère d’avoir une bru qui donnera naissance à un fils, la dure vie de labeur paysans…

Bref, un film touchant, mêlant une bande son splendide à des images qui font rêver, mais entrecoupé des scènes de la vie quotidienne très dures. Cette jeune femme, à qui on a volé sa carte d’identité pour l’empêcher de fuir, éduquée, qui se retrouve seule dans ce village de bouseux qui ont arrêté l’école à 14 ans (car ce n’est que récemment que l’école est gratuite dans les campagnes) ne sait comment s’en sortir. Même les autres jeunes femmes qui ont été achetées avant elles, ont abandonné l’idée de s’enfuir.

Tout le long du film, une certaine tension, due à l’attente du dénouement. Que peut-elle faire ? Se suicider ? Se résigner ? Tuer son « mari » ?

Le plus intéressant dans tout cela, est que l’on a également du mal à en vouloir aux villageois qui l’ont acheté. S’ils n’ont pas de femmes, pas de descendance, qui prendra soin de leur vieux parents ? Qui permettra au village de survivre ? La situation est dramatique car on ne sait comment la régler. Les villageois vivent une situation imposée par le parti, et on ne peut nier leur désespoir.

A voir absolument.

PS. En faisant des recherches sur Internet, je me rends compte que ce film n’est pas encore sorti en salles en France, donc il vous faudra également patienter pour le DV.. Mais dès qu’il sort, foncez !

(C’est bien pour cela la Chine, j’ai déjà le DVD à moins d’1 € et en avance… 😉

Un lieu à connaître : Le Yes Club

J’adore les boîtes de nuit chinoises. Dessinées sur le même modèle, elles sont pleines de monde du lundi soir au dimanche soir.

En gros, voici leurs caractéristiques :

  • Pas de piste de danse (ou très petite), car la piste est occupée par une multitude de tables hautes sur lesquelles on pose sa bouteille et autour de laquelle on peut danser (ce qui est très malin en terme de business car ainsi les gens peuvent danser tout en commandant une bouteille..),
  • Une musique techno assourdissante,
  • Un matériel sonore et luminaire extrêmement perfectionné (il est rare de voir de tels équipements en France)
  • Un serveur pour 3 tables au maximum, qui vide vos cendriers, rempli vos verres, nettoie votre table toutes les 2 minutes (ça en devient même souvent insupportable)
  • Un sol d’une propreté éclatante puisqu’une équipe de 10 personnes au moins passe son temps à ramasser mégots, mouchoirs et à astiquer le sol
  • Des gorilles de sécurité encore moins intelligents qu’en France, qui font une pseudo-fouille des sacs à l’entrée
  • Des bartenders qui font un show permanent, crachant du feu, réalisant des cascades d’alcool…
  • Des carrés VIP en veux tu en voilà, occupés par quelque cadre du parti, entouré de splendides demoiselles qui n’ont rien d’autre à faire de leur journée que d’acheter une magnifique robe pour la soirée suivante…
  • Des couples de jeunes hommes ou de jeunes femmes dansant ensemble sans peur des préjugés (deux garçons dansant ensemble est très courant en Asie)

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Un moment à Pékin, de Lin Yutang

lin_yuan_un_moment_a_pekin.jpg Non, ce n’est pas le reflet de ma situation personnelle (même si cela se pourrait) mais le titre d’un livre en deux tomes : Enfances Chinoises et Le Triomphe de la Vie.

Écrit par Lin Yutang, cet ouvrage que je viens de finir est à lire absolument.

Voici ce qu’en dit l’éditeur :

Ce livre a le charme des grandes fresques romanesques, où la toile de fond historique alimente les péripéties de clans familiaux. Il a aussi l’attrait plus subtil de ces romans qui, à petits points, savent restituer le dessin sensible d’une époque et nous font pénétrer dans l’intimité des désirs et des émotions qui sous-tendent les comportements.

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Déménager un meuble à Pékin, rien de plus facile !

L’autre jour, un copain m’a vendu un meuble ancien avant son départ pour Dalian.

Il habite au Nord-Est de la ville, et moi au Sud-Est… Pour le transport, les taxis ne voulant pas me prendre (le meuble était trop grand) j’ai dû utiliser la technique chinoise : La démerde !!

Faisant appel à un tricycle, j’ai passé plus d’une heure à califourchon sur une planche, à contre-sens du périphérique, manquant de tomber à chaque instant…

Mei ban fan (= il n’y a pas de solution = On n’avait pas le choix !)

Voici une petite vidéo prise avec mon téléphone

Vivre ! de Zhang Yimou

Tout le monde connaît le réalisateur Chinois Zhang Yimou, ne serait-ce que depuis qu’il a réalisé la magnifique cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin.

Réalisateur de Le Secret des Poignards Volants, d’Epouses et Concubines, je vais vous parler dans cet article de l’un de mes préférés : Vivre !(HuoZhe)

Réalisé en 1994 (3 ans après Epouses et concubines), ce film retrace l’épopée d’un famille chinoise depuis le début du siècle jusqu’à la révolution culturelle.

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