Une aventure instructive

Le week-end dernier, j’ai organisé pour des amis un week-end en Mongolie intérieure, afin de quitter la pollution de Pékin, de se rafraîchir les poumons sur des chevaux et des quads (qui, il faut bien le reconnaître, sont un peu plus polluants).

Le trajet depuis Pékin prends environ 6h, et les accidents de parcours, comme ceux de chevaux, permettent de mieux comprendre la Chine.

Que ce soit sur le racket des touristes, l’importance du chef du village (grand frère) que sur le système de santé chinois.

Commençons par le voyage.

Taxer les touristes

Je n’apprends à personne que les routes de Chine font partie des plus dangereuses au monde, il n’est que de voir la façon qu’a chaque voiture ou camion de doubler dans les virages en pleine côte…

M’enfin, nous sommes arrivés à bon port.

Non, le plus intéressant fut ce péage planté au milieu de nulle part, et donnant sur rien d’autres que des yourtes mongoles proche de la route et des villages, qui nous a obligé à nous arrêter pour payer une taxe de 33 RMB (environ 3€) pour entrer sur leurs terres (on se serait cru dans un film.. une vingtaine de paysans qui visiblement n’avaient rien d’autre à faire que de tirer quelques sous aux voitures immatriculées dans une autre province…)

Après moultes négociations, et coup de téléphone de notre chauffeur (le fameux Mr Ye) au da ge (le grand frère, sous-entendu le parrain du village) qu’il connaît, le montant n’est plus que de 100 RMB pour les deux voitures…

C’est incroyable de voir qu’une région qui n’a aucune économie trouve comme moyen de taxer les autos qui pénètrent leur province pour dépenser leurs sous…

Des villages organisés autour du parrain

Deuxième anciennement de ce week-end, l’organisation des villages. Très pauvre, cette région abrite quelques villages près des routes, sans eau courante ni tout à l’égout. En bordure de voie, un « hôtel », ou plutôt des yourtes dissiminées de ci de là (quoi que j’ai pu observé quelques bâtiments en dur, de plain pied, signe de l’augmentation de touristes) appartient au chef du village, auprès duquel les habitants viennent louer leurs chevaux et leurs quads. Ainsi, le patron empoche une commission sur le prix de chaque activité, alors qu’il ne fournit que l’hébergement (le repas, un méchoui souvent, sera proposé par un autre fermier).

Le patron est l’élément phare du week end, car c’est lui qui va décider de tout, des prix et de l’organisation du village en faisant sa loi (tiens, toi, je ne veux pas que tu loue ton cheval.. toi, tu es gentil, tu peux le louer..)

Entre parenthèse d’ailleurs, comme nous avons « beaucoup » (30€ pour 5 heures de cheval, 2h de quad, et 3 repas avec boissons dont un méchoui ainsi que l’hébergement) payé, le parrain nous a rendu les 100 RMB de péage, mais ceux-ci ont servi à autre chose, comme vous pouvez le lire ci-dessous…

Les hôpitaux de province et le système de santé

Une de nos amies s’est fait désarçonnée de son cheval, qui lui a ensuite marché dessus par malchance. Mongole d’origine, sa capacité à monter à cheval n’est pas à remettre en cause (j’exagère à peine en disant que les Mongols naissent sur des chevaux…). Bref, qu’importe, le fait est qu’elle a immédiatement cherché un responsable, en pretextant que la proppriétaire l’avait empêchée de changer de canasson. Certes, aucun d’entre nous ne portait de bombe, ce qui en soi est assez dangereux (mais quel sentiment de liberté en même temps), mais dans mon esprit de français archi couvert par les assurances, sécu et mutuelle, je me disais « un accident de cheval, cela arrive, et c’est la faute du cheval ». Cependant, de retour au camp, en parlant avec le chauffeur, je me suis rendu-compte que mon amie n’avait aucune assurance santé, et que, si en apparence elle n’avait rien, il fallait en être sûr, pour que, de retour à Pékin, si l’on découvrait un problème, elle puisse payer les soins.

Après moultes négociations, tractations, discussions avec le lao ban (le da ge, le patron), je décide de l’emmener à l’hôpital le plus proche afin de lui faire une radio du bassin, pour être sûr que rien ne fût cassé. Au passage bien sûr, nous prenons la propriétaire du cheval pour qu’elle vienne avec nous et règle les éventuels coûts d’analyse. La pauvre dame n’est pas rassurée, car pour elle, les frais d’hôpitaux peuvent représenter plus d’un an de salaire s’il y a une opération….

L’hôpital de campagne, une bâtisse d’un étage, d’une cinquantaine de mètres de longueur. A l’intérieur, tout le monde fume, y compris les deux médecins dans leur bureau, qui ressemble plus à une cour des miracles, dans laquelle on entre et on sort comme dans un moulin.

Après quelques hésitations pour savoir quel médecin voir, le laoban nous dit qu’il connaît très bien le directeur de l’hôpital, et que tout devrait s’arranger..

Nous entrons dans un bureau, tout le monde regarde l’ordinateur du médecin (qui impressionne uniquement par son statut de médecin d’ailleurs) Une clope au bec, il nous annonce que la radio coutera aux alentours de 10€.. Après négociations du lao ban, discrètement, au moment d’aller à la caisse, les rayons X ne seront plus facturés que 3€…. Négociation, quand tu nous tiens.

L’épisode de la radio ne fut pas moins incroyable. Dans une salle poussiéreuse trônaient deux machines à la propreté douteuse, reliées au réseau électrique par des câbles trainant au sol et traversant la pièce. C’est moi même qui ai suggéré à mon amie d’enlever son piercing au nombril, car il me semblait (mais peut-être avais-je tors) qu’il ne fallait pas d’objet métallique…

Tandis que les rayons X commençaient, personne ne fut obligé de quitter la pièce.. Ben tiens, il n’y a pas de raison, maintenant qu’on a payé, que tout le monde ne profite pas des radations….

Voici quelques photos de l’hôpital…

L’entrée

La pharmacie, au rez-de-chaussée

La salle d’attente principale

L’unique couloir du rez-de-chaussée

La cour de derrière

Les Rayons X

L’un des deux bureaux des médecins

L’extension de l’hôpital

Le contôle de Pékin avant les JO 2008

Au retour, mon ami le chauffeur me prévient que nous allons rencontrer des policiers, et qu’il ne faut surtout pas dire que nous le payons (bien sûr, c’est au black, donc interdit !) En effet, juste avant l’entrée dans le district de Pékin, un barrage de police arrête et contrôle TOUS les véhicules. J’avoue que je ne comprends pas très bien ce qu’ils contrôllaient car nous étions 2 JinBei (des sortes de Vanette, mini bus pouvant transporter environ 8 passagers) avec le même nombre de passagers dans chacun, mais seul l’un des véhicules a dû payer une taxe de surnombre… Les pare soleil ont bien été contrôlés, par principe, des fois qu’on aurait transporté de la drogue… Une négociation a eu lieu entre le chauffeur, son épouse qui conduisait l’autre véhicule et les deux policiers…

De nombreux amis Chinois ont reconnu que le gouvernement en faisait trop concernant la sécurité de Pékin avant les JO. On sent une peur immense d’un quelconque débordement, qu’il soit le fait de ming gong (travailleurs migrants, 2 millions à Pékin tout de même) ou de touristes occidentaux venus critiquer ce beau pays communiste qu’est la Chine….

Va comprendre. Après ces 15 minutes de perdues, nous revoilà partos, mais pas sans un autre barrage de police.

Là, la technique fut plus subtile. A la station essence juste en amont du barrage, nous sommes tous descendus afin de nous ravitailler, nous détendre les jambes… puis nous avons franchi, à pieds, le barrage, devancés de 100 mètres par nous deux véhicules qui sont passés à vide devant les policiers.. Hé, « pas vu pas pris comme on dit par chez nous ». Pourquoi auraient-il arrêté les voitures, puisqu’elles étaient vides ? Certes, 12 Lao Wai (vieil étranger = Occidentaux) qui traversent le barrage à pied, au milieu de nulle part, c’est pas souvent, mais rien ne dit qu’ils étaient, 5 minutes encore avant, dans les véhicules….

3 réflexions au sujet de « Une aventure instructive »

  1. eh alors charles ? il n’a pas l’air trop mal le yi yuan , j’en connais de moins propres ne serait ce qu’à tian jin , tu vas au n°2 er yi yi yuan zhong yi et là crois moi si tu crains tu pars en courrant et je ne te parles pas de long hua à shanghai surtout la partie mtc … ,

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